Eleaml - Nuovi Eleatici



RIVISTA CONTEMPORANEA

FILOSOFIA — STORIA — SCIENZE — LETTERATURA POESIA — ROMANZI — VIAGGI CRITICA —

ARCHEOLOGIA — BELLE ARTI—VOLUME OTTAVO - ANNO QUARTO

TORINO

TIPOGRAFIA ECONOMICA DIRETTA DA BARERÀ

Via della posta, n. 1, palazzo dell’Accademia Filodrammatica

1856

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LA QUESTION D’ORIENT ET LA QUESTION ITALIENNE

(L'autore dell'articolo le Congrès de Paris ci manda dall’ltalia centrale questa sua nuova scrittura, 

che noi pubblichiamo ripetendo che lasclamo all’autore la responsabilité delle sue opinioni.)


Ottobre 2019

Lorsque, préoccupés du sort de notre patrie, nous examinions dernièrement les discussions du Congrès de Paris, nous écrivions dans une langue qui n’est pas la nôtre, avec l’espoir d’être lus à l’étranger, car nous n’avions rien à dire de nouveau à nos concitoyens sur certaine politique. Les accents partis du Congrès du Paris étaient trop vrais, trop bien sentis pour qu’ils ne trouvassent pas un grand écho dans tous les cœurs italiens; nous les avons accueillis, non comme un encouragement donné aux mauvaises passions, aux idées de trouble ou d’insurrection, mais comme un gage sérieux que la saine raison avait pénétré dans les conseils des grandes puissances qui le donnaient, et qu’elles avaient compris les légitimes aspirations de l’Italie et le vœu universel de tous ses enfants pour que des liens indissolubles s’établissent entre peuples et souverains, qui au fond et après tout ne sauraient avoir qu'un seul et même intérêt.

Animés par cette conviction profonde, nous prenons encore une fois la plume pour jeter quelque lumière nouvelle sur une question qui à mérité tant de sympathie dans le Congrès de Paris de la part de la France et de l'Angleterre. La France et l'Angleterre n'ont point pour habitude de jeter des paroles solennelles au vent; nous les avons acceptées comme la voix de la Providence, et nous y avons répondu avec foi, avec conviction: puis, nous avons attendu; peut-être devrions-nous attendre encore l'accomplissement des faits qu'on nous assure être en voie de négociations, mais puisque nous nous étions réservé le droit de dire notre pensée toute entière, soit quand le voile diplomatique serait soulevé, soit à la produire si le retard se prolongeait, cédant à notre impatience, nous allons user de ce droit qui ne compromet rien que l'opinion qu'on peut avoir de notre jugement jetant un regard rétrospectif sur l'origine de la guerre et sur ce qui ressort jusqu'à présent du traité de paix. Puisque rien ne nous révèle ce qu'on veut et ce qu'on peut faire, nous dirons à nos risques et périls ce que dans notre opinion on devrait faire. Nous ne voudrions blesser aucune opinion, ni offenser personne; nous voulons sauvegarder tous les intérêts légitimes; mais il en est un qui domine, pour ce qui nous concerne, toute la question: c'est l'avenir de l'Italie, c'est la conservation de l'ordre, c'est la moralité de notre cause, c'est l'horreur de tout bouleversement, de toute violence: placés sur les bords du torrent, nous le voyons grossir de jour en jour, nous voyons ses digues chaque jour plus faibles et moins propres à le contenir, et nous voudrions, pendant qu'il en est encore temps, avant qu'elles ne fléchissent sous la. pression de principes délétères et subversifs de toute société, qu'on renforce ces digues par le concours de tous les hommes sages mais prévoyants, de tous les cœurs ardents mais dévoués, qui épars dans l'Italie y sont traités comme des conspirateurs, et enfin que l'état des différentes provinces italiennes» si exactement apprécié dans le Congrès de Paris par le comte Walewski et par le comte Clarendon, se changea, comme ils ont semblé le désirer, en un état normal, régulier, où toutes les opinions sages et modérées trouvassent un essor légitime, protection, exercice pratique et développement successif, toutes choses impossibles au-deça du Tessin. C'est cette barrière que nous voudrions que la France et l'Angleterre fissent franchir au souverain et au peuple qui au-delà du Tessin donnent à l'Europe le noble spectacle d’une parfaite union de la monarchie et de la liberté; là est tout l’avenir de l’Italie; hors de là point de salut.

Le cri de guerre qui avait retenti pendant 25 ans dans tous les angles de l’Europe, cessa en 1814 à la chûte du grand guerrier couronné par le glaive, par la victoire et par la fortune: le flot refoulé par les peuples naguères envahis rentra dans ses digues naturelles: la France avait fait irruption sur l’Europe; par une loi providentielle qui châtie toujours les grands attentats contre les nationalités, l’Europe en armes pénétra au sein de la France, et en occupa militairement le territoire pendant quatre ans.

Une paix de quarante ans a été le prix de ces sacrifices inouis, et sous sa bienfaisante influence la richesse publique s’est miraculeusement développée partout: le bien-être général s’est répandu dans toutes les classes, et les nations marchaient doucement dans cette voie ouverte par l’intelligence, le travail et le progrès utile. Tout-à-coup l’ambition d’un despote couronné est venue de nouveau jeter le trouble dans la grande famille des peuples; ne connaissant pas de bornes à son pouvoir dans son vaste empire, le czar rêva une toute-puissance sans contrôle en Europe: il parla en maître, il ne trouva plus d’esclaves pas même parmi les faibles, et les intérêts généraux d’Europe se trouvant cette fois d’accord avec la cause de la justice et du droit, la France et l’Angleterre indignées relevèrent le gant jeté avec tant d’arrogance aux portes du Divan; cette coïncidence de maux produits par l’ambition sur le trône à une distance de près d’un demi-siècle renferme un grande leçon. Veuille le Ciel qu’elle ne soit point perdue.

La guerre éclata: aurait-elle des résultats efficaces en deçà et au-delà des rives de le Mer Noire et du Danube? C’est la demande que chacun s’est faite pendant la guerre, sans que nul n’en ait donné la réponse. L’incertitude de l’avenir s’est augmentée à chaque phase de cette lutte gigantesque, pendant laquelle les notes diplomatiques, les médiations, les protocoles se sont croisés en tout sens avec autant de fréquence que les boulets et les obus échangés entre les armées belligérantes qui attaquaient et celles qui défendaient Sébastopol: c’est encore la demande que chacun s’est faite depuis que la paix a fait taire le canon en Crimée.

Quel sera donc en dernier lieu le sens de cette guerre, de cette paix; car ce prodigieux déploiement de forces n’a pas eu pour but la conquête ni l’agrandissement de la France et de l’Angleterre, ainsi qu’elles l’avaient solennellement proclamé, et qu’elles l’ont fidèlement observé? Il n’a pas été le contrecoup d’une offense de souverain à souverain, de peuple à peuple; il n’a eu pour objet que la conservation d’une puissance faible et sénile: la prétendue indépendance de la Turquie est, dit-on, nécessaire à l’équilibre européen, bien que ses défenseurs veuillent lui imposer une complète transformation dans ses lois, dans ses mœurs, dans ses croyances, véritable arrêt de mort de l’islamisme; enfin, on a simplement voulu limiter la puissance envahissante de la Russie, mettant une fin aux traités qui lui asservissent la Turquie et qui avaient reçu l’assentiment de l’Europe, sanctionnant ainsi l’ambition traditionnelle des czars.

Ce tardif nec plus ultra, prononcé en 1853, étonna à juste titre l’orgueilleux moscovite, habitué pendant trent’ans de règne aux complaisances des grandes puissances occidentales; car ils étaient logiques les czars quand ils contribuaient à l’amoindrissement de la Turquie, cette proie longuement convoitée. Si l’un, Alexandre, encourageait la première insurrection de la Grèce par la voix de deux généraux russes, les princes Demetri et Alexandre Ypsilanti; si le second, Nicolas, foudroyait de ses canons la flotte turque et égyptienne à Navarin de concert avec les escadres françaises et anglaises; s’il créait, lui troisième, le royaume de Grèce, nouveau démembrement de la Turquie d’Europe, et approuvait la conquête d’Alger; si enfin il a fait camper les Cosaques sous les murs du sérail, dans tous ces actes les czars ont suivi les traditions des Romanoff, affaiblissant de tous leurs moyens la Turquie déjà si amoindrie par les guerres et les traités que la Russie lui a faits oii imposés depuis un siècle.

La France et l’Angleterre ont-elles agi avec sagacité et prudence quand elles ont permis les empiétements successifs d’une insatiable ambition, suivie avec l’hypocrisie d’un Scyte, et la ruse d’un Grec du Bas-Empire? 11 eut été permis d'en douter avant les événements de 1853 à 1856, mais la guerre de Crimée est venue résoudre la question d’une manière terrible. 11 a fallu en demander la solution aux armes; c’est le cas de dire: mieux vaut tard que jamais.

Après avoir remonté à l’origine de la guerre, et en avoir défini le sens moral et politique, il nous faut également chercher le sens moral régénérateur de cette paix, et ne le trouvant pas tel au moins que nous l'avions conçu en méditant sur ces deux grands événements, et voyant l’avenir de l’Italie encore livré au hasard, avenir auquel se rattache l’existence de 22 millions d’Italiens, nous qui n’en sommes que la plut obscure individualité, nous essayerons de porter à cette grande œuvre le mince grain de sable que nous pouvons offrir.

Quand 1’ Angleterre et la France, renonçant à leur système de complaisance, voulurent en 1853 mettre un frein à l'ambition de l'empereur Nicolas, elles se sont trouvées en face de faits extérieurs qui rendaient une croisade homogène impossible aux puissances ayant un même but à atteindre: enlacées, garottées par les traités qu'elles avaient permis, on ne put songer au rétablissement du royaume de Pologne indépendant, premier baluard naturel contre les progrès de la Russie. Les traités de partage avaient disséminé les lambeaux de la victime: la Prusse et l'Autriche, au prix de la restitution des dépouilles qui leur étaient échues, ne pouvaient, ne voulaient pas entrer dans une coalition contre la Russie, leur complice dans l'anéantissement de la Pologne. La France et l'Angleterre avaient permis cet odieux partage. Elles expièrent cette faute du passé. 11 n'y a pas de prescription pour l'injustice. L'Autriche en outre, prise au dépourvu et au moment où elle respirait à peine de secousses de 1848, qui lui avaient révélé la faiblesse de sa position, ne pouvait pas entrer dans une coalition contre la Russie dont les armées, faisant irruption en Hongrie, avaient soumis les Magyars soulevés. L'Angleterre et la France, en 1849, ne calculèrent pas que permettre cette extension de l'influence russe, c'était soumettre l'Autriche à une sorte de vassalage dont tôt ou tard le rusé moscovite demanderait le prix au nom de la reconnaissance; il y eut incroyable imprévoyance dans cette complaisante diplomatie quatre ans avant les événements dont nous venons d'être témoins. Subordonner l'Autriche à la domination russe c'était annihiler toute l'Allemagne, car la Prusse gisait déjà courbée sous la main du czar, faiblesse couverte d'une banale déférence à une parenté d'alliance, mais qui a sa véritable source dans le caractère versatile du monarque prussien, dont le mysticisme n'exclut pas les aspirations au pouvoir incontesté d'un autocrate.

En présence de ces faits sur lesquels les réflexions se présentent en foule, on ne saurait penser sérieusement que la France et l'Angleterre puissent vouloir se borner, s'il s'agit réellement d'assurer l'avenir pacifique des peuples, aux simples théories émises par les représentants au Congrès de Paris; car si telles devaient être les seules conséquences de la guerre et de la paix, l'humanité ne verrait dans cette horrible conflagration aboutissant au néant que la plus affreuse calamité appelant fatalement d’autres calamités semblables dans un temps plus ou moins éloigné.

Autres ont été les espérances des peuples; ils ont cru» ils veulent croire que cette guerre, si elle doit marquer les progrès civilisateurs d’une paix de 40 ans, et résumer les leçons de l’expérience, serait le moment d’une révision partielle des traités de 1815 en ce qu’ils ont de contraire à la raison, à la justice, et aux principes de nationalité si étrangement méconnus à cette époque; et cela est si bien dans la logique des événements, qu’il est évident pour tous que le principal appui de l’ambition russe a été la défectueuse division territoriale qui fut donnée à l’Europe par le Congrès de Vienne, dont on a dit dans le temps et avec pleine raison qu’on y avait mû toute la population de l'Europe dans une sorte de fond commun d'où on tirait ensuite différents lots pour avantager quelques souverains.

Quoiqu’il en soit, il est si évident que l’Angleterre et la France ont considéré la question dont elles ont pris la défense comme une question européenne, qu’elles ont fait un appel à tous les peuples d’occident, leur demandant leur coopération armée.

Le seul souverain, le seul peuple qui ont répondu à cette invocation d’un principe civilisateur, ceux dont les moyens matériels et la position géographique devaient plus que tous les autres mettre en dehors d’une guerre avec la Russie, ont été Victor Emmanuel et le Piémont: monarque qui a pris une place brillante parmi les princes qui ont voulu la juste liberté d’un peuple; peuple qui à son tour donne depuis huit ans à l’Europe l’exemple de la sagesse dans la liberté, et de la plus louchante harmonie entre les pouvoirs publics. En envoyant 15,000 hommes à la croisade occidentale, le Piémont a acquis le droit de parler au nom de l’Italie malheureuse et opprimée, et de demander dans l’intérêt général de l’Europe et de l’humanité que le peuple le plus intelligent du monde soit admis aux bienfaits qui doivent résulter de cette guerre, de cette paix pour toute l’Europe, ou bien l’un et l’autre de ces deux événements ne seront plus qu’un non-sens. Nous ne pouvons pas admettre une semblable hypothèse; pourtant nous voulons dire comme résumé politique ce qui nous semble d’abord possible, puis bon et juste au point de vue de tous et de- l’Italie en particulier, soumettant très-humblement notre pensée aux hommes d’état chargés de résoudre cette question vitale: que doit-on faire? La domination autrichienne en Italie est une anomalie, un contre-sens qui déjoue les décrets de la Providence; rien ne fera jamais disparaître l’autonomie de la race latine dans celle de la race teutonique. Un essai de 42 ans qui englobe plusieurs générations est assez éloquent pour qu'on se résigne à admettre cette incompatibilité des races. Le sage gouvernement de l'Autriche le sent certainement autan t qu e qui que ce soit seulement un faux point d’honneur en retiendra l’aveu sur ses lèvres. Si haut placés que soient les hommes d’état qui au nom de la France et de l’Angleterre ont été chargés d’aviser aux moyens de donner à la paix des garanties d'avenir, il leur a été impossible de trouver une barrièse puissante, infranchissable contre la Russie dans les conditions territoriales où se trouve l’Europe telle que l’ont faite les traités de 1815, et après tout ils n’ont rien stipulé comme remède efficace à un mal qui venait de faire éclater une guerre terrible. Cela devait être, cela a été.

Quelle serait donc la combinaison qui offrirait un remède efficace? M n’y en a qu’une, et c’est l’Autriche seule à qui est dévolue cette mission providentielle. Si, fortement établie sur une des rives du Pruth, elfe possédait les Principautés Danubiennes et les aggrégations possibles, elle deviendrait l’avant-garde de l’Europe occidentale; soutenue par elle, elle serait la seule et véritable digue où viendrait se briser l’ambition moscovite, qui ne tiendra jamais aucun compte sérieux des traités avec la Turquie: elle est trop habituée à les fouler aux pieds ou à les éluder par la corruption.• Mais l’Angleterre et la France peuvent-elles consentir à cette extension territoriale de l’Autriche, sans que celle-ci renonce à quelques-unes de ses possessions en Italie, et à son protectorat sur tous les autres états de la Péninsule? Non, elles ne pourraient pas, elles ne le voudront pas, car il s’agit de donner une nouvelle force à l’Autriche dans l’intérêt général de l’Europe. Or, s’étendre n’est pas toujours se fortifier, et dans notre hypothèse la concentration est un élément de force.

Nous savons bien que l’ancien chancelier prince de Metternich dirait, celui qui lui parlerait d’un semblable échange: Fi donc! changer la patrie des arts pour celle des cochons, faisant allusion à la production et au commerce qui se fait de ce bétail en Moldavie et Valachie. Ce mot est plus spirituel que juste, car il vaut mieux élever des pourceaux qu’on engraisse et que l’on vend au grand profit du commerce et de l’agriculture, que de gouverner une race d'artistes qu’il faut exiler, envoyer au carcere duro ou fusiller. Etouffer l’esprit indépendant des Italiens, artistes  par instinct, sous la bâton stupide des soldats croates, est un râle odieux; ceux-ci seraient plus propres à garder les troupeaux de la Moldavie et de la Vaiachie: on est mal venu de parler avec enthousiasme et respect de la patrie des arts, quand on l'opprime sous une main de fer et par les états de siège» en permanence.

Il existe une autre cause de répulsion de la part du cabinet de Vienne* plus sensée et plus vraie. L'Autriche ne se soucie pas d'augmenter le nombre de ses sujets de religion grecque, en vùe précisément de l'influence que les czars exercent sur de semblables populations. Sans méconnaître ce que cette crainte peut avoir de raisonnable, elle est sans doute exagérée: on comprend que dans un état où il n'y a aucun mélange de races, on hésite à y introduire des éléments divergents; mais l’empire autrichien est un amalgame de populations de si différentes origines, et plusieurs sont si hétérogènes les unes aux autres de langue, de souche, de religion, que la question se réduit au plus ou au moins d'homogénéité, ce qui est bien différent de l'unité absolue.

Mais quel que soit cet inconvénient ou ce péril, n'est-il pas évident que dans l'état actuel des choses il y a un péril plus immédiat, plus réel pour le repos de l'Europe et celui de l'Autriche en particulier? Ne faudrait-il donc rien faire pour le conjurer, après en avoif dénoncé au monde la fâcheuse existence? Et si ce plus grand péril en Orient a obligé l'Angleterre et la France à prendre les armes, si l’Autriche elle- même, jetant un voile sur la statue de la reconnaissance, s’est un peu rangée du côté des puissances occidentales; si, d’autre part, dans le Congrès de Paris, les ministres de l'Angleterre et de la France ont fait connaître que la guerre d'Orient terminée ils avaient de sérieuses appréhensions q.ue la paix pût être troublée par l'état violent où se trouvaient les populations de différentes parties de l'Italie, comment méconnaître l'urgence de donner à l’Autriche, dans l'intérêt général de l'Europe, la force qui lui convient pour être l'avant-garde de l'Occident contre l'ambition de la Russie, et ne pas vouloir que cette position devienne normale et fondée sur des traités? Qui ne voit clair comme le jour que la faiblesse de l'Autriche sur la frontière du Danube a été une cause efficace de l'outrecuidance de la Russie, calculant habilement qu'une ligne d'occupation militaire, qui part de ce fleuve pour aboutir au Téssin, est un embarras extrême pour la puissance qui doit la couvrir de ses troupes en présence des populations italiennes animées d'une hostilité invincible; embarras qui s’est accru à l’infini à. la suite des commotions politiques qui ont agité l’Italie en 1821, 31, 32, 48 et 49? A ces différentes époques l’Autriche s’est vue dans la nécessité de sortir de son territoire italien pour porter le secours de ses baïonnettes aux princes soi- disant indépendants de l’Italie.

On ne saurait donc séparer la question italienne de la question d’Orient, sans commettre une grande faute; car, outre le lien moral qui les unit, et la similitude de position, puisqu’on ne vent plus le douloureux spectacle ^oppresseurs étrangers, il existe un rapport matériel qu’on ne peut méconnaître sans fermer les yeux à la lumière. Le rôle important que joue l'Autriche en Orient, et celui exclusif qu’elle a usurpé sur presque toute l’Italie, rend impossible de scinder cette dualité politique et matérielle, et cela est si vrai que, malgré les bases de son programme, le Congrès de Paris a dû s’occuper des affaires d’Italie, quand il a eu épuisé la question d’Orient, comme d’un corollaire obligé. La force des choses est toujours et partout irrésistible.

Rien n’est plus difficile à réaliser qu’une innovation politique dépendante d’un concert européen, d’abord parce que le mot utopie est le premier que s’offre pour la repousser, puis parce que le passé a une autorité accablante en toute chose; ce qui a existé a par cela môme le prestige du possible et le poids d’une réalité. En voulant donc pour l’Italie ce qui a existé de fait et de droit, consacré par les traités et sanctionné par l’Europe coutinentale, nous ne sommes pas de novateurs bien hardis, mais de modestes imitateurs de l’œuvre de grands hommes d’État; nous avons pour nous le grand plaidoyer de l’histoire contemporaine, signé par toutes les puissances, moins l’Angleterre, dont le concours est nécessaire pour refaire un passé trop près de nous, qui en avons été les témoins, pour que nous craignions qu’on nous accuse de vouloir une utopie que la raison cgpdamne; et ce ne sera pas l’Angleterre qui s’opposera à sa réalisation. C’est cette page des annales de nos jours que nous soumettons humblement à tous les amis de l’Italie, et surtout aux généreux défenseurs de notre cause au Congrès de Paris: seulement nous y ajouterons ce que nous croyons être le côté pratique de la question; poser une question de la plus vitale importance, publiquement, dans un congrès des grandes puissances, en présence de celles qui peuvent ne pas en vouloir la solution, est un acte trop grave pour que nous Italiens, en ce qui nous regarde, nous y puissions voir autre chose qu’un appel à la discussion; nous y répondons ayant le passé peur nous, avec espérance dans le présent et foi dans l’avenir.

11 y a eu dans ces temps modernes plusieurs partages de l’Italie, qui changeaient complètement l’ancienne constitution des divers États. Ds ont été consacrés par des traités signés par tes princes souverains qui en faisaient la cession. Ds peuvent servir de point de départ Le premier que nous invoquons est le traité de Tolentino, du 19 février 1797, avéc le souverain pontife. S. S. cédait par ce traité ses droits sur le co^' V d’Avignon à la France, et à la république Cispadane les Légations «t la Romagne.

Le traité de Campoformio avec l’Autriche, du 17 octobre 1797, compléta la formation d’un grand État italien de nouvelle création. La république Cisalpine absorba la Cispadane et acquit les Légations, la Romagne, le duché de Modène, la Lombardie, la Valtelline, le Bergamasque, te Brescian, te Mantouan avec Mantoue et la ligne de l’Adige. Venise et ses États adjacents furent cédés à l’Autriche. Vint plus tard 1e royaume d’Italie, agglomération italienne qui a duré 10 ans: aujourd’hui que nous rappelons cette époque, il nous faut bien dire qu’elle fut grande, glorieuse, et si fortement dans tes vœux et tes intérêts des Italiens, qu’elle a laissé des traces ineffaçables chez les populations qui formèrent le royaume d’Italie, et une constante aspiration traditionnelle vers son retour.

Nous comprenons tes difficultés de refaire par des concessions volontaires et pacifiques ce qui fut imposé par la main d’un éblouissant général, fier comme la victoire: nous savons que nous ne sommes plus au temps où 1e général Bonaparte, dans les conférences qui précédèrent le traité de Campoformio, en présence des quatre plénipotentiaires autrichiens, saisit sur un guéridon un cabaret de porcelaine donné à M. de Cobentzel, l'un d’eux, par ta grande Catherine, et, te jetant sur 1e parquet:  La guerre est déclarée, dit-ü; mais souvenez-vous qu’avant trois mois je briserai votre monarchie comme je brise cette porcelaine. Le traité fut signé.

Mais la véritable entente des plus chers intérêts des peuples est un bien meilleur élément de négociation que la violence impéteuse d’un jeune triomphateur enivré par ses victoires et fier de son génie. Dès lors, pourquoi ne pourrait*on pas arriver au même résultat qu’à Tolentino et à Campoformio, quand la raison seule dicterait de sa sainte voix les conditions d’un meilleur avenir pour tous, quand tous proclament et prouvent que la situation actuelle est hérissée de dangers pour te repos de l’Italie et de l’Europe? D faut le reconnaître, il existe aujourd’hui en Italie une base régulière solide, glorieuse pour une agglomération nouvelle de différente Éu: i. C’est le Piémont. Il  offre toutes les garanties d’un sage et vigoureux régulateur d’une nouvelle famille italienne. Il en a la force, il en a la sagesse. Reprenant donc les traités antérieurs pour les reproduire, le nouveau royaume d’Italie (c’est le nom que nous aimerions lui voir reprendre) partant des montagnes de la Savoie s’étendrait jusqu’à l’Adriatique, débouchant par Plaisance et suivant la ligne du Po jusqu'à Fer- rare, il engloberait les duchés de Parme et de Modène, les Légations, la Romagne, poussant jusqu’à Ancône pour avoir un point fortifié sur l’Adriatique et laissant les Marches au Saint-Père. Prenant ainsi une ligne de frontière, moins dans un but stratégique que pour bien établir une séparation marquée entre l’Autriche italienne et le reste de la Péninsule, on renouvellerait ainsi les traités de Tolentino et de Campoformio, ayant comme précédent que ni 1e pape, ni l’empereur de l’Autriche à' cette époque ne jugèrent pas incompatible de la majesté de la tiare et du sceptre impérial la cession de quelques-unes de leurs provinces. Il fut alors question d'indemniser le duc de Modène avec le Brisgau, autre précédent d’un souverain transigeant sur la possession de ses États héréditaires. Il y aurait justice et devoir d’indemniser sous une forme ou sous une autre les princes cessionnaires.

Reste l’Autriche.

Nous avons dit plus haut, et c’est notre intime conviction, que le cabinet de Vienne ne se dissimule pas tout ce que la possession de Lombardie crée de périls pour l’avenir, que c’est plus une charge qu’un bénéfice, que c’est un joyau de la couronne impériale qui coûte fort cher, et qui, à travers mille embarras toujours croissants, projète une lueur lugubre de police, de rigueur, de menaces et de haines: il ne peut entrer systématiquement dans les vues d’un gouvernement aussi prudent que celui de l’Autriche de vouloir perpétuer à tout jamais une lutte de rigueur, alors que la résistance a une origine aussi légitime, aussi pure que celle de l’autonomie, et le monde en a eu la preuve dans les dispositions où se trouvait le cabinet de Vienne en 1848. L’Autriche conserverait d’abord ce qu’elle acquit au traité de Campoformio, soit Vénise et son territoire depuis l’Adige.

Un remaniement territorial de l’Italie rendrait à 1*Autriche toute sa force et sa vitalité, en grande partie absorbées par les craintes incessantes sur les dispositions des populations italiennes, non seulement de celles soumises à son sceptre, mais de tous les autres États toujours prêts à s’insurger; maîtresse des provinces danubiennes, la puissance autrichienne deviendrait imposante sur sa frontière orientale; là est sa belle et glorieuse mission. Ce n’est pas là un rêve qui naît sous notre plume italienne pour le besoin de notre cause, c’est tout simplement la politique de l’empereur Joseph II que nous voulons suivre: cette politique fut toute tournée vers l’Orient, il voulut agrandir son empire de ce côté, et tous ses efforts tendirent à s’emparer de la Valachie et de la Moldavie, tout au moins de la Servie et de la Bosnie. Il prit Belgrade. Joseph II mourut au milieu des triomphes du général Laudun. Léopold, son successeur, abandonna les conquêtes déjà faites et se contenta, dans le traité de Sistow du 4 août 1771, de stipuler la liberté de navigation du Danube. L’histoire proclame hautement que Joseph II, en tournant les forces de son empire vers l’Orient, rendait un service à l'Europe, car il devenait le puissant boulevard contre la Russie menaçant l'indépendance européenne ( Saint Marc Girardin. Voyage en Moldavie et en  Valachie.).

A cette opinion d’un savant professeur, nous pourrions ajouter celles d’hommes illustres de la diplomatie moderne, qui tous ont voulu qu’on suivit la politique de Joseph II.

Sommes-nous donc si coupables et si novateurs, si nous demandons qu’on suive la politique d’un glorieux empereur d’Autriche, alors que l’histoire proclame cette politique rendant un service à l’Europe, précisément dans le but qu’a voulu atteindre la triple alliance, effrayée elle- même des menaces de la Russie contre l'indépendance européenne? Nous ne le pensons pas.

Qu’on y prenne garde, la question des provinces danubiennes peut devenir une pomme de discorde; déjà, et au début, il y a scission entre les puissances signataires du traité de paix sur l'opportunité de la séparation ou de la réunion des deux principautés en une seule, et les populations elles* mêmes sont divisées sur cette première question. On nous objectera sans doute la répugnance des Moldaves et des Vainques à leur incorporation à l’empire; cela peut être: mais il en a été ainsi de toutes les  annexions au début. La France, l’Angleterre, l’Espagne, l’Autriche, la Russie, la Prusse, toutes les grandes puissances trouvent dans leur histoire ces mêmes répugnances dans leur formation successive par l’annexion de différentes provinces, qui aujourd’hui sont heureuses et Aères d’appartenir à un grand empire, et, en tout cas, les populations danubiennes n’auront pas de légitimes raisons pour justifier leur répugnance, qui puissent être comparées à celles des Italiens. Ces populations, soumises à l’autorité précaire d’un hospodar recevant son investiture de la Turquie, sous une forme ou sous une autre, n’auront jamais qu’un triste avenir: pour elles, passer sous le sceptre de la maison d’Autriche, formant ainsi partie intégrante d’un vaste empire, c’est faire un pas immense vers une véritable grandeur, et une bonne administration qui développera leurs richesses et leur prospérité. Pour l’Italie, d’une civilisation si avancée, il n’y a que l’indépendance qui peut la rendre heureuse. Car, quoi de plus douloureux que l'état des provinces italiennes soumises à l’étranger qui campe au milieu d’elles, plus qu’il n’y habite, sans la moindre communication sociale avec les populations! C’est surtout dans les États du Saint-Siège que cette oppression étrangère s’exerce d’une manière plus déplorable. Les attributs du pouvoir suprême, dont le premier et le plus sublime est celui de rendre la justice- et d’exercer la clémence, sont les plus foulés aux pieds: les sujets du pape, soustraits à leurs juges naturels, sont soumis à la juridiction militaire de l’Autriche. Les délits politiques, comme les crimes ordinaires sont du ressort des conseils de guerre autrichiens, sans publicité, sans défense. Grâces à Dieu, la clémence du feld maréchal Radetzky a commué pour les délits politiques toutes les condamnations à mort qui ont été prononcées par les conseils de guerre; l’échafaud politique ne s’est pas élevé sur la place publique, mais les bagnes du pape ont reçu les condamnés politiques par les conseils de guerre.

Qu’est devenu, au milieu de ces actes de la législation étrangère, le pouvoir temporel du souverain pontife, et surtout qu’est devenu le vicaire de J.-C.? Il n’a pu avoir la consolation de pardonner à des sujets égarés. R n’a pu leur tendre ses bras paternels, ni leur donner sa sainte absolution; on ne lui a laissé que les clefs des bagnes; celles du ciel, symbole de la puissance du pontife, lui ont été arrachées des mains par ceux qui ont usurpé sa divine mission de pardonner et de bénir.

Et ces châtiments n’arrêtent rien, ne paralysent rien: la rage des sectaires s’exalte au bruit des chaînes qu'ils forgent pour les victimes de leur folle propagande, souvent pour eux-mêmes. Cet état de choses, qui dure depuis huit ans, décourage les esprits sages, jette dans la douleur les familles frappées, épouvante celles mêmes qui semblent n'avoir rien b craindre. La population s'irrite à la vue de ces continuelles exécutions de criminels ordinaires, qui sont jugés par des conseils de guerre autrichiens et fusillés par des soldats autrichiens, et le sentiment universel, qui aspire à un repos normal qui ne soit pas celui de la tombe ou le silence effrayant de la teneur, est prêt à s'égarer dans le désespoir, ne voyant pas de terme probable à une telle torture.

Disoas-le encore une fois, quoique nous parlions à des convertis, si nous ne nous méprenons pas sur le sens des paroles du comte Walewski et de lord Clarendon au Congrès de Paris, il est urgent de réaliser en Italie ce qu'ils ont semblé vouloir établir en principe, c’est-à-dire d’y fonder un état normal, qui offre sécurité présente et fature, au nom de la justice, de la pondération des forces et du principe inaliénable des nationalités: la situation actuelle est trop violente, trop illogique, peur qu’elle puisse durer, sans accroître, au-delà du possible, les souffrances dés États de l'Italie en deçà du Tessin, et sans affaiblir et compromettre la puissance autrichienne, si nécessaire en Orient pour l’équilibre européen qu’on a voulu rétablir au prix des sacrifices immenses qu’a exigé la dernière guerre, sans aucune compensation sérieuse jusqu'à présent; et l’Autriche, d'ailleurs, ne peut vouloir exercer à perpétuité le rôle odieux qu'elle joue en Italie. La mission des supplices n'est pas dans la nature. En invoquant la politique dé Joseph O, en la pratiquant surtout alors que la question des provinces danubiennes est en suspens, on arrive à une solution pratique politique de deux grandes questions, dans l'intérêt le mieux entendu de l’Europe; le contrecoup de l'agglomération des provinces danubiennes à l'Autriche formant une barrière contre la Russie, doit être une nouvelle agglomération de population italienne sous le sceptre de la maison de Savoie, formant aussi une barrière protectrice des autres Etats italiens contre l'étranger. Le Piémont ainsi agrandi, pénétrant au centre de l'Italie, s'interdisant toute propagande autre que celle de l'exemple d'une bonne et sage administration et d’unê liberté bien entendue, couvrirait la Toscane, les États du Pape et Nantes contre toute intervention armée de l'Autriche dans les affaires intérieures de ces États, et princes et populations, sous l'égide de cette sécurité prendraient d’un commun accord les principes spontanément proclamés par plusieurs des souverains d’Italie, rétablissant les institutions qui en furent la conséquence en 4848. Une ère nouvelle apparaîtrait pour celte Italie, lasse de tant souffrir; car, disons-le bien haut, les douleurs qui accablent les peuples italiens, sous le poids d’une police inquisitoriale et de la plus détestable administration, n’ont plus de nom, et l’état sécondaire et subalterne où sont tombés les souverains de l’Italie, forme un bien triste spectacle aux yeux des partisans sincères de la monarchie, et du peuple lui-même: cet état de choses ravale, dégrade, tue tout prestige du pouvoir suprême dans les mains de ceux qui ont réduit leur souveraineté au titre humiliant de vassaux de l’Autriche, et à la grave et odieuse responsabilité des actes de l’étranger.

Souverains, hommes d’État de la France et de l’Angleterre, aspirez à la gloire de créer en Italie un royaume qui assure l’indépendance de tous les autres États, en respectant la leur. L’Italie vaut mieux que la Turquie. L’Italie a toujours marché au premier rang de la civilisation européenne; la patrie des arts et des sciences mérite mieux que le mot du prince de Metternich; faites que le trait d’union qui a aligné la signature du roi de Sardaigne à côté de celle des souverains de la France et de l’Angleterre, sur un traité d’alliance offensive et défensive, scellé du sang des braves Piémontais, et sur un traité de paix, soit le symbole de la ligne du Po et de celle qui conduit à Ancône par les Légations et la Roma- gne. Ce sera un des plus glorieux résultats qu’auront jamais obtenu la diplomatie et la guerre combinées, et souvenez-vous, vous puissances civilisatrices qui voulez l’exercer en Orient, que la véritable force régénératrice des peuples glt dans leur émancipation opportune: l’homme privé de droits ne connaît pas de devoirs, il n’est qu'une machine ou un esclave. L’Italie, par son droit qu’elle n’a jamais abdiqué de primogéniture dans l’ordre moral et intellectuel du monde, a conservé celui de trouver une place parmi les nations. Donnez-la lui, et vous aurez fait à la fois une grande œuvre et vous aurez donné une garantie de plus à la paix de l’Europe et aux souverains de l’Italie. Le Piémont, qui vous offre le spectacle de la plus sage administration et de la liberté la mieux entendue et la mieux pratiquée, quoique au début de cette périlleuse carrière, se portera garant de la sagesse et de la modération du reste de l’Italie; vous devez accepter sa garantie, comme vous avez accepté sa coopération militaire. Agrandissez ses États et la sphère de son action, et le nouveau royaume d’Italie vous offrira au besoin une force triple de celle que vous a donné la Sardaigne d’aujourd’hui. Car les populations qui lui seraient annexées sont aussi guerrières que les glorieux combattants de la Tchernaja. Le sang romain n’a pas disparu du Latium. Les régiments de l’ancien royaume d’Italie en sont la preuve. Dans un jour des luttes de géants de cette époque, ils méritèrent du plus grand capitaine des annales du monde cet éloge que tout Italien a retenu comme un souvenir de gloire: Les frères cadets, dit Napoléon, aujourd'hui ont égalé leurs aînés!  

L’alliance sincère de la France et de l’Angleterre est un fait bien nouveau; l’émancipation de l’Italie est un fait digne d’être le corollaire de ce grand acte; et vous, souverains et ministres, qui à la tête de deux grands peuples avez formé le plus étonnant faisceau de force et de lumières qui ait jamais existé, rappelez-vous que vous ne sauriez avoir un cortège plus glorieux que les grands noms de l’Italie, car ils résument en eux tout ce que l’intelligence des nations a créé de plus beau, de plus sublime dans les arts, dans les sciences, dans toutes les œuvres du génie: chaque pas que l’on fait sur cette terre classique de la grandeur humaine dans tous les temps, on y découvre, dans ses monuments de tous genres, une éternelle protestation contre la servitude. L’empereur Napoléon, le héros aux grandes conceptions, lui fit faire un pas vers son émancipation; il l’eut sans doute complétée. Que la France et l’Angleterre, réunies pour le bonheur du genre humain, reprennent son œuvre. Elle est digne de l’héritier de ce nom immortel, elle est digne de la France, elle est digne de la noble reine de la Grande Bretagne, elle est digne de ses ministres et du peuple anglais.















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